Les anciens noms de rues

LES ANCIENS NOMS DE RUES

 Au début du siècle dernier les lettres et cartes postales qui étaient envoyées par la poste ne mentionnaient pas de noms de rues , l'adresse était composée simplement par le nom du destinataire , suivi quelquefois par une indication de nom de bâtisse ou de commerce .

Exemple : Monsieur Louis DURAND  rue de la cave coopérative ou bien Monsieur Louis DUPOND  à côté de l'épicerie FRAÏSSE . Ceci bien sûr pour faciliter  la distribution du courrier par le facteur ou la factrice , mais comme c'était le cas à LUC celle -ci connaissait tout son petit monde dans le village , mais cependant hésitait parfois lorsqu'il y avait des noms semblables ou bien de nouveaux arrivants (ouvriers agricoles qui changeaient de patrons très souvent) et déménageaient d'un village à l'autre .

A LUC nous avions une factrice Madame RAYNAUD qui fit toute sa carrière dans le village et y prit même sa retraite (actuellement nous changeons bien souvent de facteur).

Madame RAYNAUD distribuait le courrier dans une espèce de boîte en bois rectangulaire peinte en noir ( munie d'un couvercle qu'elle rabattait par temps de pluie ) et à laquelle était fixée une courroie en cuir qu'elle passait en bandoulière autour du cou .

Cette boîte contenait le courrier quotidien  habituel avec son lot de lettres , cartes postales , factures et surtout les mandats expédiés par les diverses administrations et boîtes commerciales , accompagnés d'un mode de paiement en argent liquide , un talon était alors donné au destinataire qui signait prouvant qu'il avait bien reçu la somme indiquée .

Madame RAYNAUD transportait donc un véritable coffre fort sur elle avec des sommes d'argent assez conséquentes , ce qui serait impensable et impossible aujourd'hui car elle serait dévalisée à chaque coin de rue !

Ce courrier était d'ailleurs assez important , surtout concernant les cartes postales qu'on se plaisait à envoyer lors de déplacements chez des amis ou lors de vacances , sur lesquelles on inscrivait de brefs commentaires pour indiquer que l'on pensait beaucoup à la personne qui les recevait .

Exemple : Très bien arrivé à Toulouse . Signé : Emile   .Ou bien : Bon souvenir de Narbonne ,passons un agréable séjour. Signé : François , Marie .

Les noms de rues se retrouvaient surtout sur les plans cadastraux ou pour le bon déroulement de travaux à faire dans la commune , on dénommait alors certaines artères pour se repérer par rapport à la proximité  d' édifices construits dans la commune . A LUC par exemple on avait donné des noms aux rues où se trouvaient des personnes exerçant une activité au sein du village .

Exemple : Rue de la forge .

                   Rue de la cave coopérative .

                   La  Rue de Fontfroide actuelle s'appelait au début du siècle : Chemin des Ruches (peut-être y avait-il un apiculteur à cet endroit ).

                   La Rue du Mail actuelle était dénommée Chemin de Luc à Boutenac .

                   La Rue du Château d'eau était : Ancien Chemin de Luc à Ferrals .

                   La Rue du Rascas était : Chemin de Ferrals .

                La Rue du Boulodrome (angle de la rue de la mairie jusqu'à la cave d'André Molina ) était appelée Rue du Suisse , car d'après un ancien de LUC , au numéro 4 (ancienne maison Mico ) habitait une personne qui s'occupait de l'église (on l'appelait un suisse ou sacristain ).

               En prolongement de la cave d'André Molina et jusqu'au fond au niveau du mur du parc de Fabre (maisons Garcia, Auriol etc…) ce fond de rue était dénommé : Chemin de l'Archipeyre  noté sur le cadastre de l'époque  (en patois les vieux  disaient par déformation  La Tchipeyro où se trouvaient des WCpublics et pour éviter de dire qu'ils allaient faire leurs  besoins ils disaient  : " m'en vaou  à la Tchipeyro" ainsi  tout le monde comprenait qu'ils allaient se soulager . En vérité le vrai nom occitan s'écrit Archipréire ce qui signifie en français le mot presbytère , en effet à l'époque le presbytère du village   se trouvait derrière la salle Ferroul .

               De l'angle de la bâtisse salle Ferroul jusqu'au fond à droite , angle jardin de l'ancienne maison Mailhac  cette rue était dénommée : Rue Derrière le Presbytère .

               Derrière la vierge de la place  jusqu'à la cure , ce bout de rue en pente s'appelait : Rue de la Place .

               Enfin en 1866 la route qui mène à Boutenac  du croisement Grand Rue jusqu'à Notre Damette (actuellement Avenue des Corbières ) s'appelait Route de Fontfroide .

 

Depuis le village s'étant agrandi les édiles municipaux ont dû donner des noms fixes et des numéros aux rues afin de faciliter la distribution du courrier faite par une multitude de facteurs anonymes .

Les temps ont changé!

                                                        Henri NESTI